Outre la dévotion mariale et le mystère de la croix, un aspect original du sanctuaire Notre Dame de l’Épine est d'accueillir le mystère de l'enfance. Chaque année, lors de la fête du sanctuaire les enfants reçoivent une bénédiction spéciale et voient inscrit par leurs parents leur nom sur un grand registre conservé à la Basilique d'année en année. Dès les origines du sanctuaire, le mystère de l'enfance fut confié à Marie. Depuis ces temps anciens, les pèlerins viennent demander grâce et bénédictions pour leurs enfants, pour toutes les épouses et les mères. La présence d'un puits et la dévotion qui s’y est attachée représente un autre aspect spirituel. Actuellement lieu de pèlerinage référé à une glorieuse histoire chrétienne locale passée mais somme toute assez sobre actuellement, le sanctuaire de l’Épine peut se voir comme un puits de Jacob contemporain où peut se vivre la rencontre évangélique entre Jésus et la Samaritaine dans la démarche des pèlerins ou visiteurs contemporains (voir Jean 4, 5-42), peuvent entendre dans leur cœur l’affirmation interrogative de Jésus : « si tu savais le don de Dieu. »

L’isolement relatif de ce sanctuaire qui s’inscrit dans l’histoire sainte du diocèse, la présence d’un puits, le mystère de la croix en filigrane, la figure féminine de Marie icône de l’Église sainte, le fait même d’être un lieu de pèlerinage signe de l’Église en chemin comme la samaritaine vers le puits ou les apôtres vers Jésus, sont autant d’éléments qui font de ce lieu un lieu de rencontre contemporaine entre une humanité croyante ou mal croyante et Jésus, et cela autour du thème de la soif.

La thématique de la soif est elle-même porteuse de sens qui rejoignent les défis de notre Église comme ceux de notre société. La soif dans l’évangile est à la fois un cri mystique (Jean 4 ; 7,37 ; 19,28), un cri social (Matthieu 5,6 ; 25,35.37) et un appel au pardon (Romains 12,20). Elle peut même s’exprimer de manière ambivalente, tantôt sur le registre du don, et c’est la soif du Christ et de la samaritaine, tantôt sur le registre de la possession et de la domination et c’est de l’idolâtrie.

Venir en pèlerinage ou en visite, fusse-t-elle touristique, au sanctuaire est une opportunité pour pouvoir relire sa vie, faire la vérité sur ses attentes, ses espérances ou ses blessures.