L’ESPERANCE DU BONHEUR

Avant la réforme du Concile Vatican II, un temps de soixante-dix jours avant Pâques débutait en cette période, c’était la septuagésime. Soixante-dix comme le nombre d’années que les Juifs ont passés en exil à Babylone à cause de leurs fautes (Jr 29 10-14). C’était déjà un temps du rappel urgent de la conversion en vue d’entrer dans le Royaume des d’eux, anticipant le temps de pénitence du carême (quadragésime, 40 jours avant Pâques). Nous sommes dans la même tonalité aujourd’hui encore avec les évangiles du 6e et du 7e dimanche ordinaire. Le Seigneur JESUS proclame les béatitudes et donne son enseignement moral à ses disciples. La fin et les moyens : la Béatitude (le bonheur qu’il y aura dans le Royaume) et les commandements à vivre dans la grâce donnée par le Christ.

Notre morale chrétienne repose sur la promesse du bonheur éternel. « Le bonheur est la vocation de l’être humain, un objectif qui concerne chacun. Mais qu’est-ce que le bonheur ? Quel bonheur attendons-nous et désirons-nous ? Nous avons besoin d’un bonheur qui s’accomplisse définitivement dans ce qui nous épanouit, c’est-à-dire dans l’amour, afin que nous puissions dire, dès maintenant : Je suis aimé, donc j’existe ; et j’existerai toujours dans l’Amour qui ne déçoit pas et dont rien ni personne ne pourra jamais me séparer. » (Pape François, Spes non confundit, 21).

Cela résonne d’une manière particulière en cette année de l’espérance : nous espérons la réalisation de la promesse du Seigneur faite aux pauvres, aux affamés, aux attristés, aux rejetés à cause du Christ, d’être heureux de posséder le Royaume de Dieu et un grand trésor en celui-ci, d’être rassasié et de rire pour l’éternité. « Etre les fils du Très-Haut » (Le 6, 35) implique d’agir d’une manière conforme à cette espérance ! Aimer amis et ennemis, faire du bien, prêter sans attendre de retour, ne pas jugez, ne pas condamner, pardonner, donner. Dieu est bon, soyons bons ; Dieu est miséricordieux, soyons miséricordieux. Et pour nous encourager ou nous réveiller rappelons-nous : « la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » (Le 6, 38).

Don Jérôme +