LE MONASTÈRE INVISIBLE

Parole de Dieu

L’Évangile de Matthieu place cette scène à un moment délicat pour les apôtres car, juste avant, Jésus venait de leur dire clairement « qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter » (Mt 16,21). Il leur avait aussi avoué crûment : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16,24-25). On comprend bien alors que les disciples aient été déconcertés et dans la crainte face à de si graves avertissements.

Pierre qui ne peut s’empêcher de dire sa joie, s’écrie : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (v. 4). Sa demande exprime le voeu de tout coeur humain de demeurer à tout jamais dans la contemplation joyeuse de la gloire de Dieu. En effet, nous avons a été appelés à cette béatitude.

« J’aimerais tirer deux éléments significatifs de cet épisode de la Transfiguration, disait le pape François, et en faire la synthèse en deux mots : la montée et la descente. Nous avons besoin d’un endroit écarté, de gravir la montagne en un espace de silence, pour nous retrouver nous mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur C’est ce que nous faisons dans la prière. Or nous ne pouvons pas y demeurer. La rencontre de Dieu dans la prière nous pousse encore à descendre de la montagne, à regagner la partie basse, la plaine, où nous retrouvons tant de frères affligés par la fatigue, les maladies, les injustices, les ignorances, la pauvreté matérielle et spirituelle. C’est à nos frères qui traversent des épreuves que nous sommes appelés à porter les fruits de notre expérience avec Dieu pour partager avec eux la grâce reçue »

Matthieu
Chapitre 17, 1-10