Le rôle de l’hospitalier ou l’hospitalière

Notre mission : SERVIR et PARTAGER.

Notre mission première d’hospitaliers et d’hospitalières consiste à accompagner nos amis malades et handicapés dans une démarche de foi en pèlerinage à Lourdes.

Mais cette mission doit aussi s’accomplir tout au long de l’année dans nos paroisses respectives.

Depuis plus d’un siècle, génération après génération, pèlerins du Diocèse de Châlons ou du monde entier, nous répondons à la demande de la Vierge Marie et nous mettons nos pas dans ceux de Bernadette.

Nous entendons cet appel de notre Maman du Ciel à la conversion du cœur, en particulier dans le service partagé.

En pèlerinage à Lourdes ou au cours de l’année sur notre lieu de vie, servir, c’est donner de son temps pour écouter, échanger à travers une présence, un sourire, des silences, partager une douleur, une joie, une espérance…

SERVIR et PARTAGER sont des grâces reçues en abondance à Lourdes que tous, malades, handicapés, hospitalières et hospitaliers gardent dans leur cœur comme une force nouvelle pour avancer sur le chemin du quotidien.

L’Hospitalité est une grande famille. La qualité de la relation entre tous les hospitaliers est une force sur laquelle s’appuyer. Le respect de l’autre, dans son service, assurera à tous une présence efficace auprès de nos malades.

En nous engageant comme hospitalier ou hospitalière, nous permettons à des personnes malades et handicapées de partir en pèlerinage à Lourdes.

Que d’amour partagé, de temps offert, d’échanges…

Que de surprenantes rencontres avec l’Autre…

Que de grâces reçues et de chemins retrouvés…

Il y a des règles à respecter, des gardes à assurer, du travail à partager en groupe…

Le service hospitalier est exigeant pour que nos frères malades soient accompagnés dignement.

Il est important de dire aux nouveaux la réalité du quotidien à Lourdes avec ses nombreuses joies partagées mais aussi avec ses difficultés vécues dans la communion la plus attentionnée et la plus aimante. Être hospitaliers et hospitalières n’est pas de tout repos mais c’est tellement enrichissant.

Vouloir être hospitalier ou hospitalière, venir quelques jours à Lourdes pour aider nos frères malades ou handicapés, c’est souvent le fruit d’une démarche personnelle, toujours motivée par la volonté profonde de servir.

Cette volonté, c’est le désir d’aller vers l’autre et de partager avec lui un temps de vie.

En mettant toute sa confiance dans l’Esprit de charité qui souffle à Lourdes, il faut, en arrivant, se débarrasser de toute prétention personnelle et accepter le service demandé avec l’Humilité de Bernadette.

Choisie par la Vierge Marie pour la simplicité et la sincérité de son âme, Bernadette a accepté humblement, avec patience et persévérance, de porter le message reçu d’Elle.

L’Esprit Hospitalier c’est :

  • Un esprit de Service: toujours faire passer l’intérêt des autres avant son intérêt personnel,
  • Un esprit de Disponibilité: pouvoir compter sur nous, là où l’on en a besoin,
  • Un esprit d’Humilité: accepter le service demandé, quel qu’il soit, sans s’imposer, dans l’Esprit de Bernadette,
  • Un esprit d’équipe: apprendre et s’améliorer,
  • Un esprit de Constance : accomplir le service, complètement, jusqu’au bout,
  • Un esprit de Générosité: qui engage notre cœur, nos forces et notre intelligence,
  • Le Respect de la personne: avec discrétion, délicatesse, douceur, dans les gestes comme dans les paroles.

C’est tout d’abord prendre l’engagement d’accompagner les Pèlerins malades à Lourdes. C’est aussi s’engager à assurer tous les services, même les plus humbles, qui seront demandés à l’occasion de ce pèlerinage.

Pour être hospitalier ou hospitalière, il n’est pas nécessaire d’avoir une formation particulière, mais seulement de la bonne volonté, de l’amitié et du don de soi à vouloir partager avec les handicapés de la vie.

Médecins, infirmières et autres professionnels de la santé sont aussi indispensables.

Toute personne qui souhaite entrer dans la grande famille de l’Hospitalité doit être parrainée par un membre de l’Hospitalité (souvent une connaissance mais sinon un parrain ou une marraine lui sera attribuée).

Le futur hospitalier devra écrire une lettre au Président faisant part de son intention de devenir membre de l’Hospitalité et sera invité à venir à l’Assemblée Générale en février pour être présenté et s’inscrire au pèlerinage.

Lors de son premier pèlerinage, l’auxiliaire sera guidé et conseillé par son parrain ou sa marraine.

La tenue de service de l’Hospitalité est pour les hommes, la barrette et le gilet et pour les dames, la barrette, la blouse et la coiffe.                 

Après avoir accompli 3 pèlerinages (consécutifs ou non) et si il le désire, l’hospitalier ou l’hospitalière pourra prononcer son engagement au sein de l’Hospitalité du diocèse de Châlons la 4ème année.

Pour cela, il ou elle devra faire la demande d’engagement en rédigeant une lettre au Président de l’Hospitalité le plus tôt possible (l’idéal est que la lettre soit faite avant l’assemblée générale de février).

L’engagement se passe pendant le pèlerinage à Lourdes, au cours de la messe de l’Hospitalité.

Après avoir lu la prière de l’engagement, l’engagé(e) reçoit l’insigne et la médaille de l’Hospitalité, remises par le Père Evêque, qu’il (elle) portera sur sa tenue en témoignage de son engagement à servir ses frères et sœurs avec assiduité et constance dans le temps. Il (elle) sera un exemple pour ceux et celles qui viendront après lui (elle), s’engager à leur tour.

Le service de l’hospitalier et de l’hospitalière durant le pèlerinage à Lourdes

  • Durant le voyage :

    Le service de l’hospitalier et de l’hospitalière ne commence pas à Lourdes, il démarre avant le départ du TGV en gare de Châlons et même quelques jours avant pour certains hospitaliers et hospitalières.

    En effet, chaque année, le responsable des hospitaliers et son adjoint ainsi que la responsable des hospitalières et son adjointe ont pour mission de répartir les hommes et les femmes inscrits au pèlerinage en 3 groupes. Ils doivent aussi nommer un et une responsable et un et une co-responsable pour chacun de ses groupes (différents chaque année). Ces responsables sont convoqués à une réunion quelques jours avant le départ afin de répartir les hospitaliers et hospitalières de leur groupe dans les chambres des malades à l’accueil Marie Saint-Frai (en fonction du nombre de malades par chambre et de leurs pathologies). Ils doivent également désigner les hospitaliers et hospitalières qui seront au service en gare pour accueillir les malades et aider à les installer dans les voitures du TGV. Enfin, ils établiront le planning des hospitaliers et hospitalières de garde dans le TGV (créneau de 3h par roulement).

    Une fois cette répartition au point, l’heure du départ est proche !!!

    En gare, souvent de bonne heure, nous sommes très heureux de retrouver hospitaliers et hospitalières et pèlerins malades. Chacun aide au bon départ du pèlerinage, même celles et ceux qui n’ont pas été nommés de service en gare. C’est cela l’esprit d’un pèlerinage en tant qu’hospitalier !

    Le trajet passe généralement assez vite entre retrouvailles avec nos amis de l’hospitalité, partage des évènements de l’année écoulée et service auprès des malades.

    A l’arrivée en gare de Lourdes, ce sont les bénévoles de l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes qui s’occupent des malades. Les hospitaliers et hospitalières du diocèse de Châlons sont invités à se rendre au plus vite à l’accueil Marie Saint-Frai (avec les cars spécialement affrétés ou à pied pour se dégourdir les jambes après ce trajet en TGV) afin de préparer les chambres et d’accueillir les malades lorsqu’ils arriveront, peut-être un peu déroutés pour certains (surtout si c’est leur premier pèlerinage). Le premier contact du pèlerin malade avec les hospitaliers et hospitalières qui s’occuperont de lui pendant 6 jours doit mobiliser toute notre attention, notre délicatesse, notre disponibilité.

    Tout au long du pèlerinage, il faut :  

    • Accepter d’apprendre,
    • Savoir écouter : c’est apprendre à recevoir l’Autre, dans la plus grande discrétion. L’écoute commence par l’oreille, mais nous percevons aussi par les yeux,
    • Ne pas solliciter de confidences, mais accepter que s’épanchent des peines et des douleurs pour les porter ensemble dans la prière et les garder pour soi comme est confié un secret,
    • Une présence dans le silence peut être d’une grande richesse,
    • Profiter des moments de pause pour bavarder, écouter en prêtant une oreille bienveillante,
    • Ne pas hésiter à faire répéter face à quelqu’un qui a du mal à s’exprimer,
    • Se mettre à sa hauteur, au sens propre comme au sens figuré,
    • Lui expliquer notre attitude si nous devons le confier à une autre personne,
    • Savoir prendre et se donner du temps pour communiquer
    • Une attention de chaque instant : un petit détail peut être important pour un malade. Il parle avec ses yeux, l’expression de son visage, le mouvement de ses mains …
    • Instaurer cette relation de confiance, de respect, de partage est la source de moments forts vécus dans l’amitié et l’affection réciproque, d’une joie profonde qui peut briser la solitude de certains ou conforter l’espérance d’autres,
    • Respecter la personne aidée dans la douceur des gestes à accomplir
    • La pression d’une main, un sourire, sont souvent préférables à des paroles
    • Anticiper sans être envahissant
    • Observer sans être intrusif.

    En conclusion, être au service de nos frères malades,  c’est accomplir jusqu’au bout sa tâche en y mettant tout son cœur et sa générosité.

  • À Lourdes : les différents services

    Durant le séjour à Lourdes, chaque hospitalier et hospitalière est affecté à une chambre précise et s’occupe donc de 2 à 6 malades (en fonction de la chambre). Lors des déplacements vers les Sanctuaires chacun est libre de brancarder le malade de son choix (l’échange avec tous les malades est très enrichissant).

    Le service auprès des malades ne se limite pas au service en chambre ou lors des déplacements.

    Les hospitaliers et hospitalières sont aussi présents à la salle à manger pour aider les pèlerins malades à prendre leur repas. Chaque responsable de groupe établit le planning des gardes en salle à manger pour la semaine.

    Afin que les hospitaliers et hospitalières puissent eux aussi manger, le service s’effectue en deux créneaux (1 équipe fait du début du repas jusqu’au milieu et la deuxième équipe du milieu jusqu’à la fin).

    Le service auprès des malades est aussi indispensable durant les temps-libres, pour discuter avec eux (souvent autour du puits de lumière à St Frai) ou pour les accompagner faire leurs achats de souvenirs.

    Chaque responsable de groupe désigne aussi les hospitaliers et hospitalières qui seront de garde d’étage par demi-journée. Cela consiste à rester auprès des malades qui ne se rendent pas aux cérémonies et à surveiller les entrées (escaliers et ascenseurs) de l’étage pour qu’aucune personne extérieure à l’hospitalité ne s’y introduise.

    Un autre service est aussi indispensable au bon déroulement du pèlerinage, c’est celui des gardes de nuit. Il se fait sur la base du volontariat et par demi-nuit. Une équipe de 2 hospitalières et d’1 hospitalier veille sur tous les malades de 21h à 2h pendant que l’autre équipe se repose en salle de garde en étant possiblement appelée en cas de besoin. La deuxième équipe composée de la même manière prend le relais de 2h à 7h. Un médecin de garde est également sur place à St Frai et peut être appelé en cas d’urgence.

    Certains hospitaliers sont affectés à un service bien précis et par conséquent, ne s’occupent pas des malades en chambre. Par exemple, certains au service de la salle à manger (préparation des tables, du repas avec l’aide des cuisinières de St Frai, service des plats). D’autres se rendent disponibles au service des piscines pour venir en soutien des Hospitaliers de Lourdes pour l’accompagnement des pèlerins valides et malades désirant faire la démarche des piscines (accueil, préparation et assistance physique et spirituelle au bain).

    Une hospitalière est également désignée pour s’occuper de la Tisanerie à St Frai, lieu de rencontre de tous les hospitaliers et pèlerins malades entre les cérémonies permettant de boire un café, un thé, un jus d’orange… et de déguster une petite collation.

    Deux ou trois hospitalières sont désignées pour s’occuper du linge. Chaque malade est invité à venir avec le linge nécessaire pour la semaine mais le linge souillé est lavé sur place.

    Une autre hospitalière est au service « cartes postales ». Dès l’arrivée à Lourdes, elle achète des cartes postales et des timbres qu’elle revend ensuite aux pèlerins malades et aux hospitaliers afin qu’ils écrivent à leurs proches sans avoir à se déplacer dans les magasins pour ces achats.

    Chaque membre de l’hospitalité fait, selon son état de santé et ses capacités physiques, ce qu’il peut.

    Mais chacun est indispensable et a sa place au sein de notre hospitalité.

    Le service médical est assuré par des médecins et infirmières, 24h/24h.

  • Pendant le retour :

    Après ces 5 jours passés à Lourdes et un réveil aux aurores pour ce dernier jour, la fatigue se fait sentir. Mais le pèlerinage se termine lorsque le dernier pèlerin malade a rejoint sa famille et même encore après si on peut aider à décharger tout le matériel de l’Hospitalité et à vérifier les voitures.

    Comme à l’aller, des hospitaliers et hospitalières sont de garde par tranche de 3h auprès des malades.

    Lorsque nous revenons de ce pèlerinage riche en partage, nos pensées sont encore pour quelques jours à Lourdes…

  • Durant l’année, en dehors du pèlerinage :

    Notre mission d’hospitalier et d’hospitalière ne se limite pas à ces 6 jours de pèlerinage, elle continue après le retour de Lourdes, toute l’année, en paroisse.

    Nous sommes invités à rendre visite aux personnes malades ou isolées…

    Une journée de l’amitié avec tous les membres de l’Hospitalité est organisée en octobre et à tour de rôle par chaque Espace Missionnaire.

    Un autre moment fort nous réunit : l’Assemblée Générale de notre Hospitalité qui a lieu en février à l’Epine. Cette journée marque le début du pèlerinage… même si les responsables préparent le pèlerinage de l’année dès le mois de novembre de l’année précédente.