Le début de la construction remonte à la fin du 12ème siècle. C’est à l’initiative du Chapitre de Notre-Dame de Reims, propriétaire du terroir de Bourgogne, que cette construction fut entreprise alors même que commençaient les travaux d’édification de la cathédrale.
Cependant, la construction du chœur et du chevet par laquelle le chantier débuta conserva les caractéristiques de l’art roman. Bien que d’une grande simplicité, ces deux parties de l’église présentent une réelle originalité : le mur plat qui clôt le chevet .
Peut-être l’architecte a-t-il subi l’influence des peintres romans qui présentent souvent la scène du calvaire surmontée de la lune et du soleil ? On ne sait rien des vitraux qui l’occupaient à l’origine mais on peut penser que la Vierge et St Jean, de part et d’autre de la croix, tournaient leur regard vers le Christ mourant, tandis que les éléments du cosmos présidaient conjointement cette mort divine.
La construction de la nef date de la période 1220-1240. Les quatre travées, édifiées dans le style ogival utilisé à cette époque, donnent son équilibre à l’ensemble. Mais quand arriva le moment d’élever la façade, les crédits durent manquer et on se contenta d’un simple portail surmonté d’une rosace assez rustique.
Au cours du 19ème siècle, l’édifice s’enrichit des statues de ses saints patrons, Pierre et Paul, et d’une poutre de gloire reprenant les éléments qui devaient orner les vitraux du chevet : le Christ en croix et, de part et d’autre, la Vierge et Saint Jean. On modifia également le portail sud mais cette avancée ne fut pas reconstruite après guerre.
La guerre de 1914-1918 endommagea gravement l’église en raison des bombardements dont la commune, proche de la ligne de front, fut la cible mais surtout de la décision du commandement allemand de détruire le clocher le 25 avril 1915.
Dès la fin de la guerre commença sa reconstruction qui s’acheva en 1927 par le baptême des trois cloches dont le son marque encore la vie du village.
Certaines familles continuent à embellir l’église : ainsi un vitrail de l’atelier rémois Simon-Marcq a été installé en 1984 dans la fenêtre du transept sud. Deux autres vitraux non figuratifs ont également été offerts en 2007 et 2008 ; ils sont l’œuvre du peintre Lydie Godbillon d’Ecueil et du maître verrier Jean-Claude Delorme, de Fresne-lès-Reims. Le 21 septembre 2007 a été inauguré l’orgue baroque aragonais des Frères Desmottes qui permet à l’église de résonner d’une musique de la plus belle qualité qui soit.