L’église Saint Denis de Sézanne

Soyez les bienvenus en notre église paroissiale !

Voici quelques informations pour vous la faire découvrir et apprécier.

L’édifice actuel s’est greffé sur une église romane plus ancienne, réservée aux moines du prieuré Saint-Julien fondé en 1080 et dépendant de Notre-Dame de la Charité-sur-Loire, fille de Cluny.

Au début du XVIè, les paroissiens de Sézanne ont souhaité avoir une plus grande église pour eux seuls. Les travaux de la nouvelle nef débutent dès 1515 et se terminent en 1582 par la tour haute de 42 mètres et ses 215 marches. Un mur sépare donc les deux édifices accolés et ne permet pas de construire de transept, ni de véritable chœur dans la nouvelle partie. L’église est dédicacée sous le vocable de Saint-Denis par l’évêque de Troyes le 19 septembre 1621. Après la Révolution française, l’église Saint-Julien désaffectée est détruite en 1801. La mairie occupe dès 1792 les bâtiments du prieuré.

La nef mesure 34 mètres de long, 23 mètres de large et 18,50 mètres de haut et se divise en 7 travées. Elle est bordée de deux collatéraux, accompagnés de chapelles.

Le style de l’ensemble est un exemple de l’architecture gothique flamboyante en Champagne avec de nombreux éléments Renaissance notamment sur la tour.

Le décor des voutes d’ogives, fait de nervures et de formes géométriques, change de rythme à chaque travée.

Les piliers de forme ondulée n’ont pas de chapiteaux, exceptés ceux sur le collatéral sud, ornés de feuillages et de portraits en médaillon. La porte d’entrée de ce côté présente un riche décor sculpté daté de 1534, illustrant la vie de saint Denis.

Le maître-autel, remanié vers 1730 est imposant par ses proportions et sa riche décoration de colonnes de style corinthien et de pots-à-feu. Le tabernacle est encadré de deux basreliefs représentant les scènes de la conversion de saint Denis par saint Paul et sa décapitation.

« L’Adoration des bergers » occupe la partie centrale. C’est une copie inspirée d’un tableau original de Guido Reni dont un exemplaire se trouve à la Chartreuse San Martino de Naples. Elle est signée par Guillaume Oudry, en 1724. Deux portraits en pied de chaque côté figurent saint Rustique et saint Eleuthère, compagnons de saint Denis.

Au-dessus, la grande peinture murale représente la Transfiguration, œuvre du peintre Carpentier de Troyes en 1740.

Les vitraux dans la partie supérieure sont malheureusement lacunaires. Ils sont datés de 1547-1550. Ils pourraient être l’œuvre d’Étienne de la Vallée, figure marquante de la peinture sur verre en Champagne à la Renaissance et dont d’autres vitraux se trouvent à Troyes, Saint-Alpin et Notre-Dame-en-Vaux à Châlons-en-Champagne. Son style est très inspiré de l’art de Jean Cousin, grand peintre de la même époque et originaire de Sens.

Exemples de quelques scènes historiées : côté nord par le fond, « La guérison du paralytique à la piscine de Bezatha » (2è) « Jésus et la Samaritaine » (3è) « La Passion » (4è) « La Création » (7è). On remarquera la représentation des donateurs et de leurs blasons dans plusieurs d’entre elles, côté sud, « Baptême du Christ » (6è), « La Vierge Marie » (7è).

L’orgue (actuellement démonté et en cours de restauration) est un spécimen assez unique de style franco-flamand de la première moitié du XVIIè. Des sondages ont révélé des traces de polychromie, de feuille d’or sur le mobilier ainsi que de beaux portraits d’apôtres sur le garde-corps.

Certaines chapelles latérales portent encore les blasons des riches familles et des dignitaires de l’ancien régime qui ont financé leur construction. Mais peu conservent leur décor d’origine. Beaucoup ont été remaniées après la Révolution française faisant disparaître leur destination initiale et pour certaines des cénotaphes. Il reste toutefois en commun les niches surmontées de dais, des piscines, des corniches, des baldaquins où l’on retrouve la même ornementation de feuillage, de grappes de raisins, d’animaux fantastiques et d’angelots.

Ainsi, en partant du maître-autel côté sud (place de la République), la première chapelle a été fondée par Olivier Champy (1521) dont on trouve le blason peint sur la clé de voûte et en se retournant sur le vitrail de la Création, en bas, à droite.  La deuxième chapelle est encadrée de deux piliers avec un décor de portraits de profil en médaillons, dont un homme au turban. La quatrième, renferme un vitrail signé Louis Hugot (1833-1887), maître verrier de Troyes, auteur également des vitraux de l’ancien couvent des Récollets. Après le porche d’entrée, un bâton de procession de saint Vincent en bois sculpté du XVIIIè est posé sur une corniche très ouvragée. Malheureusement, le personnage du saint a été volé en 2001, ainsi qu’en 2008, un Christ de pitié en bois du XVIè.

Côté nord (jardin de l’hôtel de ville), la chapelle des fonds baptismaux ; c’est ici que la future sainte Léonie Aviat, née le 16 septembre 1844 à Sézanne, dans la maison en face de l’église (fleuriste actuel) a été baptisée. Elle a fondé la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales avec le père Brisson. Décédée le 10 janvier 1914, elle a été canonisée le 25 novembre 2001 à Saint-Pierre de Rome par Jean-Paul II. La deuxième chapelle initialement dédiée à saint Gond, fondateur d’une abbaye à Oyes, présente désormais un tableau de saint Étienne. Il reste au sol, la pierre tombale d’Étienne Fromont, religieux des Cordeliers, mort en 1515.

À gauche du maître-autel se trouve un retable en bois avec la toile « sainte Claire met en fuite les Sarrasins » ressemblant à celui plus monumental de l’ancien couvent des Récollets de Sézanne. De même sainte Claire est une disciple de saint François d’Assise dont la vie a été retracée par le peintre frère Luc (1614-1685) dans la chapelle des Récollets, lieu unique où l’on peut encore admirer ses œuvres.

Nous espérons que cette visite vous a plu.

Si vous souhaitez davantage de renseignements, vous pouvez vous adresser à l’office du tourisme de Sézanne et sa région qui se trouve sous la tour de l’église.