Cette abbaye cistercienne, fondée en 1118, fut la fille aînée de Clairvaux.

Elle témoigne de la grande vénération que Saint Bernard éprouvait envers Guillaume de Champeaux, alors évêque de Châlons-en-Champagne, qui avait été le maître d’Abélard. L’abbaye prit vite de l’importance et essaima rapidement, fondant les abbayes de Lachalade (Meuse) en 1127, Orval (Belgique) en 1132, Hautefontaine (Marne) en 1136, Cheminon (Marne) en 1138, Montier-en-Argonne (Marne) en 1144, Saint-Gothard (Hongrie) en 1184, etc…

L’église construite un peu après le milieu du XIIème siècle, fut raccourcie et remaniée au XVIIIè puis laissée à l’abandon après la Révolution.

C’est aujourd’hui une ruine émouvante. Les bâtiments abbatiaux furent reconstruits par le cardinal de Tencin, abbé de 1739 à 1753.

On pénètre dans la propriété par une entrée monumentale, conçue à la manière d’un arc de triomphe et datée de 1741. Au-delà d’une cour, on pénètre dans l’enclos monastique en passant sous une seconde porte, placée entre deux bâtiments reliés par une galerie voûtée. Les restes de l’église sont un peu à l’écart, dans un immense parc. La nef est encore debout. Elle est voûtée d’ogives, alors que les collatéraux sont couverts de berceaux transversaux. Tous les arcs ont été décorés au XVIIIème siècle ; des chapiteaux corinthiens et des consoles très décoratives ont été placés sous leurs retombées. L’ensemble est très émouvant.