L’édifice ne manque pas d’allure pour une église rurale. Situé au centre du village, il est entouré du cimetière et a été construit en 1865 à l’emplacement d’un ouvrage beaucoup plus ancien datant des débuts du Moyen Age, dont on peut se faire une idée grâce au dessin réalisé en 1854 par le docteur Mohen (célèbre par ses maquettes de cathédrales). C’était une église romane, style qu’au milieu du XIXème siècle on trouvait sans grand intérêt, d’où sa démolition, sans état d’âme.

Cette église donc, qui, si elle avait été conservée, serait aujourd’hui l’objet de tous les soins, fut démolie pour voir au même lieu s’élever l’édifice actuel. Cet édifice a 140 ans d’âge et de ce fait n’entre pas dans la liste des œuvres intéressantes pour l’amateur d’art. Il est de style néo-gothique comme on réalisait alors la majorité des constructions religieuses.

L’église présente une nef non voûtée (plafond sur poutre) et deux collatéraux débouchant sur deux chapelles perpendiculaires. En prolongement à la nef, en l’absence de transept, on trouve le chœur parfaitement structuré en croisée d’ogives. L’intérieur de l’église est particulièrement éclairé grâce aux grandes baies  et aux matériaux des murs. A l’extérieur on est frappé par la légèreté et la hauteur du clocher qui culmine à 35 mètres.

Pour l’anecdote, il faut savoir que les travaux de construction de l’église (réalisés par un entrepreneur courtisien, Mr Belloy)  et du presbytère voisin furent entièrement financés par Monseigneur MUSART, vicaire général du diocèse de Châlons, petit neveu du martyr, Nicolas MUSART. Il y consacra sa fortune personnelle et cela lui valut le privilège d’être inhumé dans le collatéral sud devant la chapelle de la Sainte Vierge. A cet endroit, on peut découvrir sa pierre tombale.

Une autre anecdote qui vaut d’être contée, c’est celle de l’incendie du clocher pendant la Grande Guerre. Somme-Vesle, village du proche-arrière abritait en permanence de nombreuses troupes au repos. Des militaires casernés dans la grange en face de l’église en mirent le feu. Celui-ci se propagea par une étincelle dans un abat-son qui enflamma des nids de corneilles nombreux à l’intérieur du clocher et celui-ci brûla entièrement malgré les pompiers et leur lance dont le jet, hélas n’atteignait que la moitié de l’objectif. (Cela se passait le 12 avril 1917).

L’intêret principal de la visite de l’église réside dans la présence dans le chœur d’une châsse contenant des objets et des papiers ayant appartenu à l’abbé Nicolas MUSART, enfant du pays et curé de Somme-Vesle et Poix pendant la tourmente révolutionnaire, martyr de la foi, guillotiné à Reims le 11 mars 1796.

Texte André Rouvier