L’église

L’église Notre-Dame de HANS date du début du 13ème siècle (1206).

De nombreux conflits éprouvèrent l’édifice : Guerre de Cent Ans, Guerres de religions. Construite avec un matériau local peu résistant, l’usure des années obligea à de multiples restaurations. Le clocher primitif et toute la partie haute de la nef ont disparu. La nef a conservé de magnifiques chapiteaux où se mêlent des feuillages, des monstres, des têtes humaines. Les collatéraux ont conservé leurs voûtes. Du côté Sud sont percées deux portes, l’une du début du 13ème siècle est ornée d’un tympan où le sculpteur a représenté une Présentation au Temple, l’autre du 15ème siècle est surmontée d’une Vierge de Pitié mutilée.

Cette église possède de nombreux vitraux datant du 19ème siècle dont la réalisation fut l’œuvre d’un officier général. Il importe de remarquer qu’il s’agit d’une oeuvre où l’idée militaire est sans cesse associée à l’idée religieuse.

On peut citer notamment :
La Vierge imitée de Mignard. Elle est posée en haut de l’ancienne forteresse de Hans, dans la baie de droite flotte l’étendard national. ’Fenêtre Sud , Chapelle de la Vierge)
Le Soldat mourant sur le champ de bataille, ou la Dernière pensée, du peintre PROTAIS,
La messe en Kabylie d’après le tableau d’Horace VERNET.

à remarquer également les fonts baptismaux qui sont formés d’une barque en marbre des Pyrénées, un tronc en griotte d’Italie reposant sur une colonne torse en marbre vert (don des officiers et cavaliers du 8ème Lanciers).

Elle possède également dans le collatéral Sud de nombreux ex-voto. Anciennement Notre-Dame des Marais, l’église de Hans prit le titre de Notre-Dame du Soldat après approbation par le Pape Léon XIII du projet soumis par Monseigneur SOURRIEU, évêque de Châlons (octobre 1889).

(Extraits de l’Église de Hans par l’Abbé Jacquesson, Curé de Vitry-la-Ville – 6 mai 1891).

Les vitraux, qui viennent d’être restaurés sont présentés dans une plaquette de 20 pages abondamment illustrées en quadrichromie, réalisée par la municipalité de Hans.

C’est un des fruits de l’action “Mise en valeur du patrimoine architectural” du volet culture du Contrat de Plan État – Région Champagne-Ardenne 2000 2006, qui comporte la thématique du vitrail.

Un projet ambitieux

En 1880, Maurice-Henry du Val, comte de Dampierre, regagne Hans, son village natal, pour se retirer dans le château familial après une brillante carrière militaire. Son passé de général de cavalerie et son désir de perpétuer le rôle du châtelain en milieu rural le poussent à rénover l’église pour en faire un sanctuaire des valeurs religieuses et patriotiques. Avec Gustave Duhamel Marrette, maître-verrier rencontré lors de son temps de garnison à Évreux, il envisage une suite de vitraux offrant “des thèmes de méditation simples, à la portée de tous”. Ces oeuvres doivent célébrer la piété et le patriotisme grâce au symbolisme des scènes historiques.

Changement de vocable

Les travaux débutent le 1er janvier 1888. Un an plus tard, avec l’approbation du Pape Léon XIII, l’église paroissiale dédiée à la Nativité de la Vierge (comme l’indique toujours notre annuaire diocésain) devient Notre-Dame-du-Soldat. Témoignage de l’essor du culte de la Vierge et sursaut patriotique au sortir de la défaite de 1870.

Piété et patriotisme

Après la défaite, le général de Dampierre désire valoriser des épisodes glorieux comme la défaite infligée aux Huns d’Attila en 451, ou l’ordre de retraite signée au château de Hans par Brunswick, après la bataille de Valmy (1792). La baie dédiée à Notre-Dame de Hans, protectrice du territoire, montre ainsi un soldat de 1792 vainqueur d’un prussien et un gaulois brisant le glaive d’un guerrier d’Attila.

Beaucoup de scènes glorifient les vertus chrétiennes. “La charité” représente St Vincent de Paul et une sœur de la Charité, qui devait fournir un exemple à toutes les filles du village.

“La messe en Kabilie” rappelle un épisode de la campagne d’Algérie auquel le général a participé. La messe est célébrée par le P Régis, Abbé de la Trappe de Staouëli.

“La dernière pensée du soldat” juste avant de mourir, évoque “le dormeur du val” , d’Arthur Rimbaud (octobre 1870) “C’est un trou de verdure où chante une rivière…”.

Les étapes de la restauration

En 1976, sous la direction de Jean Rocard, alors architecte en chef des Monuments Historiques, une premier, campagne de restauration est entreprise, qui met l’église hors d’eau. Vingt ans après, la Direction Régionale des Affaires Culturelles prévoit la reprise des murs de la nef et des bas-côtés, ainsi qu’un réseau d’assainissement des eaux.

Les vitraux, objet d’une étude parle laboratoire de recherche des Monuments Historiques, sont inclus dans ce projet. En 1994, sous la maîtrise de Pierre Antoine Carier, architecte en chef des Monuments Historiques, sont restaurés tous les vitraux de la nef et toutes les baies du chevet.

Cette opération est menée par l’atelier Jacques Simon. Le regretté Michel Caille, Conservateur en chef du Patrimoine, en était le maître d’œuvre.

Pour protéger les vitraux restaurés des agressions climatologiques et chimiques, après la fixation des grisailles et le nettoyage des verres, une double verrière a été mise en place. Cette double verrière, jumelle transparente du vitrail original qu’elle protège, est réalisée en verre blanc de 4 millimètres d’épaisseur serti dans un réseau de plomb qui reprend fidèlement celui du vitrail auquel elle se superpose. En même temps est assurée la ventilation dans l’espace intermédiaire entre le vitrail et sa protection pour éviter toute condensation néfaste.

  • Messe en Kabylie.
  • Dernière pensée.
  • Vierge de Mignard.
  • Vierge de Pitié.
  • Tympan.
  • Collatéral sud.
  • La nef
  • L’église
  • Fonts baptismaux.